Randonnée oblige, j'ai dû me délocaliser pour la messe des Rameaux.Après avoir déposé mes passagers devant l'église de Cérons, j'ai traversé la Garonne, direction Cadillac, sa bastide et son église Saint Martin. 
A l'entrée, je croise le révérend, tout de noir vêtu. La soutane aurait dû m'inciter à la méfiance, il était encore temps d'assister à la messe de 11h15 à Podensac. (Je connais Messes Info sur le bout des doigts)
Je fais fi de ce constat et pénètre dans l'église. Alors que j'aurais alors dû prendre mes jambes à mon cou et traverser la Garonne dans l'autre sens. 
Je ne tiens pas compte de ce deuxième avertissement et prends place sur la première rangée de chaises non accompagnée d'un prie-Dieu. (Le détail a son importance même si je ne le mesure pas sur le moment) Devant l'affluence, monsieur le Curé aux petits soins pour ses ouailles indique que la chapelle ducale est exceptionnellement accessible, peut-être plus prévenant que ne le laisserait penser sa soutane...
11h00 sonnent au clocher et une diva accompagné d'un orgue et d'une chorale entonne le chant d'entrée inconnu de l'assemblée. Certes il y a beaucoup de pratiquants occasionnels pour les Rameaux mais à ce point-là...
Monsieur le Curé, surplis sous chasuble, une escouade de garçons de choeur à sa suite, sort de la sacristie, traverse le choeur et se dirige vers... la chaire du sommet de laquelle il bénira une première fois les Rameaux, enjoignant à la foule de bien les agiter.
Il procèdera ensuite à une deuxième aspersion en montant et descendant l'allée centrale, toujours accompagné des jeunes garçons tout de blanc vêtus, cierge dans les mains. Ils rejoignent enfin leur place, la messe commence et le festival de l'encens aussi. On pensait avoir tout vu dans ce domaine à Verdelais, j'ai vu mieux (pire) à Cadillac. On encense, le livre avant l'Evangile, l'autel avant l'eucharistie, le prêtre avant la consécration... J'ai alors compris pourquoi nos prêtres maîtrisent aussi bien l'encensoir, ils ont commencé petits.
La lecture de la Passion de notre Seigneur donne lieu à un autre moment grandiose. Au moment où le Christ expire, ordre nous est donné de nous agenouiller et c'est alors que je me félicite d'être sur une rangée sans prie-Dieu, visiblement aux côtés d'autres réfractaires. Vient ensuite le temps de l'homélie, introduite et ponctuée par un signe de croix, insistant sur les forces du mal à l'oeuvre dans nos vies.
Heureusement, on ne me demandera pas de décliner mon état civil ou de produire un certificat de confession et on me donnera la communion dans la main.
Une heure un peu difficile, mais l'objectif du jour est atteint: un rameau d'Olivier pour mon collègue chef de cuisine que je fournis chaque année, pour ma mère mais on l'a égaré et pour moi.
